Une nouvelle vie avec le travail

Une nouvelle vie avec le travail

Membre de la première cohorte du projet À l’emploi!, qui vise l’intégration et le maintien en emploi de personnes ayant un trouble envahissant du développement sans déficience intellectuelle, Nicolas Hébert travaille depuis septembre 2007 chez Hypertec, une société spécialisée dans les solutions pour les technologies de l’information.

Aux dires de son supérieur, Patrick Cortbaoui, directeur de production chez Ciara Technologies, «cet emploi a mené à un changement radical dans la vie de Nicolas», ajoutant que cela avait représenté «un virage à 180 degrés». «Aujourd’hui, poursuit-il, Nicolas a trouvé sa raison de vivre, il a retrouvé son estime de soi, et il est fier de lui-même, et je suis fier de lui».

Employé tout d’abord au déballage de pièces, puis au sous-assemblage, Nicolas s’occupe surtout aujourd’hui d’assemblage et «aime son métier», confie-t-il. Ce qu’il apprécie le plus de son emploi, en fait, c’est l’esprit de camaraderie : «j’aime comment l’équipe est construite; chacun a ses forces, ses faiblesses et tout le monde s’entraide», explique-t-il. La mobilité de son poste est également un facteur important; son ancien poste de contrôle de qualité au niveau logiciel chez Efficience l’obligeait à travailler longtemps devant un écran, une situation désagréable pour lui.

Un autre avantage de la structure de travail chez Hypertec, selon Nicolas, est la petite taille des équipes : «nous ne sommes pas trop dans chaque équipe, et tous sont toujours disponibles en cas de besoin, même les patrons».

Nicolas est également satisfait de la façon dont il a été encadré à son arrivée chez Hypertec : une personne l’a pris en charge durant son premier mois, ce qui lui a permis de créer rapidement des liens avec un employé. Ces liens ont d’ailleurs été menacés lorsque la personne accompagnatrice a perdu son poste. «C’était difficile, explique Nicolas, on faisait partie de la même équipe de travail; c’est toujours plus facile de travailler avec des gens qu’on connaît». Finalement, la personne en question a pu continuer à travailler dans l’entreprise, dans un poste différent.

L’informatique et le travail ne sont d’ailleurs pas les seules raisons qui poussent Nicolas à sortir dehors; il est également passionné de météo, et possède deux stations météorologiques à son domicile. «C’est tellement difficile de prévoir le temps qu’il fera que je préfère me concentrer sur les conditions actuelles», explique le météorologue en herbe, racontant que cette passion lui vient entre autre du fait qu’il avait pratiqué la voile dans sa jeunesse. C’est la facilité avec laquelle le temps peut changer sur l’eau qui avait alors poussé Nicolas à s’intéresser aux conditions climatiques.

Pour Nicolas, en fait, le plus important dans son travail est le fait de rencontrer de gens, et de faire quelque chose qu’il aime. «Auparavant, je ne me sentais pas prêt pour aller travailler, et, maintenant, cela me fait sortir de chez moi», dit-il en souriant. Mission réussie, donc, pour À l’emploi!

L’entretien avec Nicolas Hébert a eu lieu le 17 novembre.

Hugo PRÉVOST

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