Mot de la présidente
Extrait du rapport annuel 2021-2022
Nous venons de passer à travers une autre année de pandémie. Même si nous avions l’expérience de l’année précédente, ce fut une longue année. Toutes ces mesures sanitaires sont bien difficiles à comprendre pour nos enfants et provoquent énormément d’anxiété et d’incertitude. Nos familles et toutes les personnes autistes ont dû faire preuve de courage, de patience et de beaucoup d’adaptation. Notre quotidien est déjà bien exigeant. En y rajoutant les défis engendrés par le Coronavirus, nous venons d’être propulsés au rang des « super héros ». Alors bravo à tous ! On souhaite que la prochaine année nous ramène vers un peu plus de « normalité ».
Autisme Montréal a aussi vécu une année d’adaptation et de réorganisation. Vous pourrez lire dans ce rapport annuel le résumé de nos actions et activités de l’année 2021-22. La pandémie associée à la pénurie du personnel a été et demeure encore pour nous un défi de taille.
L’année 2021-22 a continué d’aggraver la situation de l’autisme à Montréal, comme si notre dossier était parti à la dérive. L’état de la situation des services est catastrophique. C’est un constat bien triste quand on pense à tous ces enfants, familles et adultes qui attendent en vain un programme de réadaptation. Les familles et personnes autistes se sentent abandonnées et laissées pour compte. Cette attente inexplicable mène à de la frustration, du désespoir, de l’épuisement… On se demande pourquoi en 2022 un gouvernement décide encore d’ignorer volontairement toute une partie de sa population. On n’est pas en 1970-80 où l’autisme était méconnu. J’appelle ça de l’abus et de la maltraitance. Cette négligence volontaire hypothèque la vie et le futur de nos enfants. Ça provoque aussi beaucoup de détresse et de crises familiales. En recevant un diagnostic d’autisme pour nos enfants, on s’attend à recevoir de l’aide. La réalité est bien triste. On doit s’organiser tout seul et attendre…
Encore pire, le gouvernement en place ne démontre aucun intérêt pour l’autisme. Pour eux, les services se résument à leur nouveau programme offert aux enfants de 4 ans et moins en attente de diagnostic et à certains projets pour les adultes de services « occupationnels » développés par le milieu communautaire dans certaines régions. Il n’y a pas eu d’ajout de budgets en autisme depuis de nombreuses années, et ce, malgré l’augmentation constante des diagnostics.
Je sais, c’est bien décourageant. Mais les enfants ne peuvent pas défendre leurs droits et ils sont sans voix. C’est à nous de le faire. Profitons de la campagne électorale précédant les élections pour se faire entendre. En période préélectorale, les candidats ou députés sont plus réceptifs. Autisme Montréal peut vous aider à vous préparer à rencontrer ceux et celles qui se présenteront dans vos comtés. Les grands enjeux sont la formation, le développement de nouvelles expertises et de projets innovateurs. Donner de nouveaux budgets à la structure en place actuellement se traduirait à encore plus de bureaucratie. Il faut innover.
Demandez à vos familles, à vos amis, etc. de militer avec vous. La situation actuelle est la pire que j’ai connue depuis 40 ans face à un gouvernement qui nous ignore et ne démontre aucun intérêt. Il faut trouver de nouvelles stratégies et travailler tous ensemble.
Je désire vous remercier chers membres pour votre participation et votre soutien. Je le répète chaque année, vous êtes au cœur de nos préoccupations. Tous vos appels et commentaires sont importants.
Merci aussi à cette belle équipe d’Autisme Montréal qui travaille très fort avec beaucoup de dévouement, de professionnalisme et de loyauté.
Merci aux membres du conseil d’administration pour leur implication et leur loyauté.
Merci à tous nos donateurs et subventionneurs qui nous soutiennent et nous permettent d’exister.
L’amour de nos enfants est un grand motivateur. Il faut continuer de militer pour eux.
Présidente d’Autisme Montréal
Carmen Lahaie